i-voix aux mains d'argent - Florilège 4 2015-2016
Effraction, immersion, contraction, dilatation, substitution : tout au long de l'année, les lycéens d'i-voix ont aimé couper-coller-insérer-remplacer... dans des oeuvres variées.
A la manière des cut-up de William Burroughs, des cadavres exquis surréalistes, des centons oulipiens, des MashUp vidéos, ils explorent ainsi, à l'ère du numérique, une façon originale de s'approprier des textes littéraires et d'en créer de nouveaux. Cette activité, ludique et pédagogique, permet de comprendre de l'intérieur l'univers d'un auteur, de faire résonner en soi ses mots, de partager les sensibilités et les imaginaires, de travailler la langue, de faire jaillir de soi des éclats de poésie. Alors peut-être la littérature retrouve son pouvoir de vibration et de façonnement.
Saurez-vous reconnaître les oeuvres qu'ils ont ainsi goulûment dépecées, chirurgicalement charcutées, poétiquement électrocutées ?...
Il est difficile de trouver les mots, de savoir ce qui est brisé, ce qui se brise. Un cri s'enlise les nœuds se resserrent. Elle brûle ce qu'elle taît.
tristes flammes & vers en image
brûlent les pages & soufflent leur âge
Sur le fil
entre nous la nuit s'est glissée
On dirait aussi un bref sursaut
comme un silence sous la voix
très vite entre les mots, les syllabes
les mots s'étranglent
l'amour qui nous traverse est une eau courante
la fontaine des formes
On ne sait rien dire des ombres qu'on serre dans ses bras. On laisse la vie des êtres aimés si la nuit est tendre avec leur sommeil. On s'éloigne du dénouement comme on n'a jamais osé.
La pose fut prise, beaucoup en manque, mais libre de marcher tu entendis les racines. Toute la montagne en mouvement se tenant entièrement, entre pierres et air, changea de corps. Comme nuages, comme ton sang attiré par le fleuve. Où se greffer ?
" J'écris pour comprendre le monde
Sans réfléchir "
Le trajet des mots qui s'étend quand ils touchent. Ta volonté de dire toujours. Des coquilles vides au creux de mon coeur.
Aucun de ces baisers ne peut me contenter
Dans la nuit fraîche et noire qui semble m'emporter
Plus loin en terre de Tendre et des pays rêvés
Là où blessure que j'ai s'est un peu dissipée.
A un moment précis, j'ai gardé le bâton bleu de nos paroles. Nous avons dessiné dans la poussière, nous avons vu le vertige et les heures. Nous cherchons le son exact et changeant de nos nuits douces et franches, dans la lumière qui murmure à l'oreille.
À un moment précis
éventuellement
on arrête de penser
encore
penser
nos mots
les autres mots.