Florilège - Livres enrichis 2015-2016 7
Un livre a deux auteurs : l'écrivain et le lecteur.
(Un nom d'auteur peut en cacher un autre :
cliquez sur celui-ci pour découvrir l'écrivain qui a inspiré le texte)
Alors on organiserait des soirées
et les convesations facebook auraient
des noms imprononçables.
On monterait les tentes et allumerait du feu.
On mangerait jusqu'à ne plus en pouvoir en rêvant d'un bain de minuit.
On souflerait nos pensées
nos poumons
et nos rires
dans le doux vent matinal.
Cela durerait le temps de quelques journées - mais on serait impatient - de la prochaine fois.
Oui, c'est moi, c'est bien moi qui déchire le jour mais aussi parfois la nuit. Je suis ta mémoire qui te hante chaque jour, chaque nuit, toujours un peu plus. Je sais, je te fais souffrir car tu cherches sans cesse à t'accrocher à moi. Tu as besoin de me voir marcher, aller à ta rencontre, et sans cesse tu mets tes pas dans mes pas et alors là, seulement, tu te sens enfin bien. Mais ta douleur persiste et revient encore à la charge sauvagement, alors tu espères pouvoir tout laisser, tu y crois même. Mais l'évidence est là et tu me tends la main au lieu de te perdre dans tes gestes. Après tout, tu le sais que mon image silencieuse ne disparaîtra jamais, qu'une porte soit refermée ou non, mais tu gardes cette peur de ne plus me voir. Je suis présente en toi pour toi, gravée douloureusement et à jamais. Tu te dois de voir la vie car tu connais cette insoutenable vérité qu'est l'amour et plus précisément ce battement de cils entre nous deux.
Je t'aime sous la pluie autant qu’ailleurs et je t'aime ailleurs que sous la pluie. Je t'aime partout.
Je t'aime à la guerre autant qu'ailleurs et je t'aime ailleurs autant qu'à la guerre. Je t'aime partout.
Je t'aime en faisant mes devoirs autant qu'en faisant autre chose et je t'aime en faisant autre chose qu'en faisant mes devoirs. Je t'aime partout.
Je t'aime en allant chercher le pain autant qu'en faisant autre chose, et je t'aime en faisant autre chose autant qu'en allant chercher le pain. Je t'aime partout.
Je t'aime la nuit autant que le jour, et je t'aime le jour autant que la nuit. Je t'aime partout.
Enfant sans mémoire.
Enfant sans enfance.
Le vent des souvenirs à travers Magnus.
Magnus, l'ours ou le vivant ?
Adolescence brisée.
Adolescence brûlée, comme le fut celle qui lui a donné la vie.
La pluie de remords à travers le souvenir de ses parents.
Parents sans coeur, bijoux volés puis cousus dans cette peluche qui voit a travers la douleur.
Magnus, l'ours ou le vivant ?
Adulte perdu.
Adulte aimant.
May et Peggy, anges de sa vie infernale.
Un chant lointain, une voix de baryton basse.
Assassin retrouvé, le déluge de souvenirs oubliés.
Magnus, l'ours ou le vivant ?
Homme fatigué.
Homme retrouvé.
Magnus, l'ours " couvert de pétales de rose " " s'en va flottant " " dans les eaux du Trinquelin ".
Magnus, l'homme " iceberg " il "est l'autre nom de la rose".
" S'en aller, chante tout bas le livre des merveilles et de l'insoupçonné, s'en aller ... "
S'en aller.
Si ce recueil était une valise pleine d'objets, il y aurait :
- Des ballons de baudruches gonflés à l'hélium
- Un encrier
- Des cartes de priorité
- Un citron noir
- Des tubes de peinture
- Une lettre
- Un stylo [tropical]
- Une bouteille de vin
- Des pinceaux
- La pantoufle de verre de cendrillon
- Une rose blanche et une rose noire
- Un baluchon d'or