Florilège - Livres enrichis 2015-2016 6
Un livre a deux auteurs : l'écrivain et le lecteur.
(Un nom d'auteur peut en cacher un autre :
cliquez sur celui-ci pour découvrir l'écrivain qui a inspiré le texte)
Alors on organiserait des soirées
et les convesations facebook auraient
des noms imprononçables.
On monterait les tentes et allumerait du feu.
On mangerait jusqu'à ne plus en pouvoir en rêvant d'un bain de minuit.
On souflerait nos pensées
nos poumons
et nos rires
dans le doux vent matinal.
Cela durerait le temps de quelques journées - mais on serait impatient - de la prochaine fois.
Tu ne peux pas empêcher que tout change, pas plus que tu ne peux empêcher le soleil de se coucher.
Aujourd'hui à la une:
Un homme est mort par excès d'amour !
Hier soir,20h30, un homme a été retrouvé mort dans son appartement par sa petite-amie. Selon elle, la porte était fermée à clef et, comme il vivait au 13ème étage de son immeuble, personne n'aurait pu entrer par la fenêtre. Selon l'enquête menée par la police, l'homme agé d'une trentaine d'année serait mort d'amour. Selon les lettres retrouvées près de son corps, il serait même mort d'un "amour d'une extrême violence". Dans une autre lettre, il semble décrire certaines sensations d'avant sa mort : "Je tremble et j'ai froid. J'ai la chair de poule". L'amour, l'ne des plus grandes causes de décès au monde. Cette affaire effraie la police car il s'agit ici d'un cas nouveau : la victime a décrit sa passion et ses effets. Pouvons-nous voir ici un moyen d'avancer dans la protection anti-amour?
Thomas Moure
Les " imités " ( 1 )
1
La terre s'est laissée emporter/
prendre à droite en
contournant l'espace-temps/
axe dérivé/
la foule se disperse et laisse
place à l'averse/
l'alpiniste désorienté armé
d'une corde/
le livre raconte l'histoire/
les mots mélangés/
pas de place pour les déplacés/
Trop de paroles inavouées/
Omer recherche boîte de peinture neuve vendue avec pinceaux, pour immortaliser cérémonie de mariage à Istanbul.
Merci de joindre Omer à l'adresse suivante: 29 Impasse de la Lumière et de la liberté.
Cher entre le sol,
je t'ai lu relu et encore et encore. Il me semble que tu parles d'amour ou de solitude je ne sais pas trop. J'essaie de voyager entre tes mots mais je ne trouve pas de signification exacte. Mon mot préféré que tu dis est "espace" : tu dis qu'on ne peut pas le toucher. Moi je pense qu'on le peut si on veut si on arrive seulement à le ressentir. Que veux- tu dire quand tu dis qu'il faut "toujours traduire la pesanteur" ? Est-ce une manière savante de dire qu'il faut parfois ne pas entendre les mots trop lourds?
Ecris-moi vite de tes mots savants une réponse aérienne.
Je te lirai encore.
signé : une étoile en reflexion
La première chose que l'on peut dire en voyant cette photographie c'est qu'elle capture un portrait de femme, mais ce n'est pas seulement cela, c'est aussi un portrait de poète.
La blancheur de votre peau ressort des couleurs sombres qui vous entourent, seule couleur ici : le rose pâle de vos lèvres esquissant un leger sourire. Votre expression est étrange, vos yeux ont l'air moins heureux que votre bouche, peut-être sont ils fatigués ?
Vous fixez l'objectif, le rendu est troublant, comme si vous me regardiez à travers l'écran de mon ordinateur. On dirait que vos yeux scrutent tout, cherchent le moindre détail, le moindre contraste de lumière, la moindre ombre, le moindre objet, le moindre mouvement immobile afin de le retranscrire ensuite par des mots.
Des mots justes, beaux. Des mots originaux, audacieux. Des mots simples, doux. Des mots de poète.