Réécriture - Zazie dans le métro par Valentina d'A
Après avoir filé un rancart à Mme Mouaque, Trouscaillon est rentré chez lui, en rue Rambuteau. « Laisse-moi le temps de changer de frusques »il lui avait dit. Avait- il été trop pudique ? Elle n’avait rien dit après ça, mais il avait quand même proposé de se revoir dans quelques heures pour l’apéritif à la brasserie du Sphéroïde, allait-elle être là ?
En tout cas, il allait y être, bien soigné. Il a pris la clé et il a ouvert la porte de son appartement. Un appartement très bien rangé pour etre à un homme qui vivait seul.
Première chose à faire : se laver. Il a mis ses vêtements dans la boite à linge et il a pris une douche. Il s’est bien séché et rasé après ça. Il allait lui faire une bonne impression , n'est-ce pas?
Deuxième chose, également importante : sa tenue. Qu’est-ce qu’il allait se mettre ? Un pantalon ? Non, ça fait trop élégant…un jean c’est mieux. La chemise blanche est parfaite, elle plait toujours aux femmes. Pourquoi pas la veste en cuir qu’il a achetée la semaine dernière ? Ses meilleures chaussures aux pieds, il s’est mis un parfum léger, pas trop fort, et il est sorti.
« Attends, est-ce que j’ai tout pris ? » il s’est demandé. « Mais non, bien sûr, avec quoi vais-je payer sans portefeuille ? » Il est rentré et puis, après avoir vraiment tout pris, il est parti.
La brasserie n’était pas loin de chez-lui, donc, il avait décidé de marcher jusque-là.
Il était très inquiet. Où habitait-elle ? De quel coté allait-elle arriver ? Il regardait à droite et à gauche.
Puis encore à droite, et de nouveau à gauche. Le rendez-vous était à 19h30. Il a regardé sa montre,
Il était déjà 20h, et elle n’avait pas encore apparue. « Elle pourrait être en retard ou avoir eu quelque soucis en venant ici... c’est possible ».
Il continuait à regarder, à droite et à gauche, à gauche et à droite. 20h30, rien. 21h30, les gens mangeaient dans la brasserie,ils s’amusaient. Il y avait plusieurs couples d'amoureux, des hommes et des femmes souriants qui se regardaient réciproquement dans les yeux comme s’il n’y avait personne autour d’eux. Quelle belle sensation doit-elle être, se sentir vraiment apprécié par quelqu’un pour ce que l’on avec nos qualités et nos défauts -pensa-t-il.
Il était minuit. Les gens rentraient à la maison et lui, il était encore là, il attendait Mme Mouaque. Les couples d'amoureux, les mains enlacées, marchaient doucement sous la lune. Ses yeux contents brillaient dans la nuit comme des étoiles. Et lui, il était là, il était seul, il attendait.
Mais qu’est-ce qu’il attendait ? L’amour ? Il ne savait ce que c’était l’amour jusqu’à quand il avait rencontré Mme Mouaque. Il attendait .
Elle. C’était elle qui l’avait tout bouleversé et c’était elle qu’il voulait voir. Mais elle n’arrivait pas.
Enfin, il a décidé de regarder sa montre une dernière fois. il était 19h30. Parfaitement ponctuelle, Mme Mouaque venait de traverser la rue et marchait souriante vers Trouscaillon.