Didascalies - Lorenzaccio, I, 3
Le cardinal
Agnolo!
Entre un page.
Quoi de nouveau aujourd'hui?
Agnolo
Cette lettre, monseigneur.
Le cardinal
Donne-la-moi.
Il regarde la lettre avec insistance et semble déterminé à l'avoir.
Agnolo
Hélas! Eminence, c'est un pêché.
Le cardinal
Rien n'est un pêché quand on obéit à un prêtre de l'Eglise romaine.
Il continue de fixer la lettre et paraît même agressif.
Agnolo remet la lettre.
Le cardinal
Cela est comique d'entendre les fureurs de cette pauvre marquise, et de la voir courir à un rendez-vous d'amour avec le cher tyran, toute baignée de larmes républicaines.
Il ouvre la lettre et lit:
"Ou vous serez à moi, ou vous aurez fait mon malheur, le vôtre et celui de nos deux maisons."
Il semble non-surpris et fier de cette lecture.
Il s'exprime d'un ton narquois.
Le style du duc est laconique, mais il ne manque pas d'énergie. Que la marquise soit convaincue ou non, voilà le difficile à savoir. Deux mois de cour presque assidue, c'est beaucoup pour Alexandre; ce doit être assez pour Ricciarda Cibo.
Il rend la lettre au page.