Centon - Dominique Sampiero
Un regard pour celui qui part, un regard pour celui qui veille. Ce don des larmes retenues, cette indifférence quotidienne est un adieu qui s'ignore et touche chaque innocent qui nous croise. Tous les vivants restent des étrangers, des ombres qu'on serre dans ses bras pour leur faire des promesses, leur jurant qu'on est là pour toujours. Puis on s'habitue à leur présence, à leur amour, comme si vieillir consistait à se détacher.
On laisse la vie s'éteindre à petit feu. Par peur de tout perdre justement.