Religion - Le vaudou (partie 3)
PARTIE III
Le monde de l'invisible
« Qu'est ce qu'une sorcière ? »
Cette question posée de nombreuses fois dans le roman divise les personnages en deux camps : chez les deux précédents maîtres de Tituba, Samuel Parris et Susanna Endicott, le terme « sorcière » est utilisé de manière péjorative. A cette époque, on a peur de la magie que l'on associe au Diable. Tituba essayera jusqu'à la dernière minute de convaincre les autres de son innocence ; en vain. A l'inverse, d'autres comme Benjamin Cohen d'Azevedo et John Indien, se rangent à l'avis de notre héroïne selon lequel une sorcière est une personne attentionnée qui soigne grâce aux plantes, qui inspire l'admiration etc... Tituba soulève surtout un élément important du vaudou : la faculté de communiquer avec les morts.
En effet, le vaudou fait l' éloge de l’esprit du monde de l’invisible : il permet d’y accéder à condition d’invoquer l’aide d'un (un « Iwa »). Le premier d’entre eux se nomme Papa Legba qui garde la frontière entre le monde des humains et le monde surnaturel.
A chaque ouverture, le prêtre demande l’aide aux esprits pour ouvrir les portes des deux mondes. Man Yaya passe donc le flambeau à Tituba et lui enseigne le pouvoir d'entrer en contact avec les morts et de les voir. C'est ainsi qu'elle peut voir et demander des conseils à sa mère Abena, son « père » Yao et Man Yaya (malheureusement même les sorcières ne sont pas des êtres immortelles!). Le vaudou désigne donc l’ensemble des dieux et des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance.
Il est coutume du vaudou de faire des sacrifices d'animaux qu'on donne en offrandes aux invisibles. C'est exactement ce que Tituba fait afin qu'ils puissent lui venir en aide pour soigner. En parlant d'animaux, il est indiqué à la fin du roman que Tituba peut se réincarner en n'importe quel animal de son choix mais ceci révèle cependant plus de l'Animisme.