Florilège - Livres enrichis 6
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Galet des plaines
qui souffle ma nuque
et les boucles
en courbe
alphabétique.
Vacillent les sirènes
du chemin.
Bavard.
Secouer les branches
et les racines
cloisonnées
dans ce feutre.
Inhumaine est ma saison.
Votre nuit
est vaine.
Si je souffle
encore un peu,
je vois la terre
disparaître.
Galets sur galets
qui m'envoient balader.
Votre nuage est
lumineux.
(Elise)
Tu dis : « Il ne me reste que peu de temps, c’est une drôle de phrase »
Tu dis : « Drôle d’époque où l’on cherche à éviter la mort à tout prix »
Tu dis : « Combien de femmes s’étirent la peau, pour rêver d’une jeunesse éternelle ? »
Tu dis : « Combien d’hommes soulèvent du métal pour sembler moins fragiles ? »
Tu dis : « Combien de morceaux de peau en lambeaux, de pièces jaunes et de feuilles rectangulaires dans nos tiroirs? »
Tu dis : « Combien de corps mutilés, d’enfances affadies par une télé falsifiée ? Rêves évaporés. »
Tu dis : « Dans mes rêves les plus fous, l’enfance serait un monde sans violence, les corps seraient respectés et les bijoux ne seraient pas enlevés, les dessins se feraient sur des feuilles volantes et non sur des âmes charcutées »
A mesure que la Terre se détache à regret du Soleil, une atmosphère singulière s'installe. Les cafés flamboient comme des guirlandes, les restaurants luisent doucement de leur ambiance feutrée, les affiches des cinémas se détachent sur fond sombre. Le jour s'éteint, stagne faiblement sur un horizon doré, cédant progressivement la place à l'obscurité, qui allume les lampadaires, les fenêtres aux maisons et des yeux aux voitures.
La nuit rampe lentement, encore tapie dans les ruelles, déploie timidement son long manteau sombre, rase les murs, lèche le bitume, telle une vague de lumière bleue et d'ombres mauves. Avec elle vient le froid, léger, flottant dans l'air comme une odeur de crépuscule. Les silhouettes accrochées aux pas des piétons s'estompent, pâlissent, tentent de résister brièvement lorsqu'ils marchent dans les flaques lumineuses des lampadaires. Les talons claquent sur le bitume, de la musique envahit la rue, les fêtards braillent, les amis rient, les feuilles bruissent, les portières claquent, la ville respire, et son souffle gros et sourd accompagne la rumeur qui enfle, la clameur d'une nuit éveillée.
Les secondes s'égrainent sans regret, comme de minuscules orbes vibrionnant, phosphorescents. Entre les bâtiments noyés de nuit, les rues apparaissent, tels des couloirs lumineux où grouillent des colonies de lucioles métalliques.
- penser à ranger les livres
- penser à ranger ses idées
- ne pas oublier de classer, ranger, amasser
- les empiler - les unes, sur les autres, encore et encore
- se sentir pousser par elles / naviguer sur la marée
- et pour cela amasser, classer, ranger, faire naître le courant
Quelques temps
Une goutte qui tombe
Immobilité
Touche le silence
Feu
Se tend
Enlacés
Souffle le vent
Lui
Tache le coeur
Éteins la flamme
Nuit
Vole la pluie
Nous.