Appréciation - Ana NB
J'aime ce recueil, ce train à grande vitesse. A chaque tour de roue le rythme accélère, puis le temps d'une allitération, le passager reprend son souffle. Le poète, un homme qui broie son nom, en chef de gare, nous annonce dans un français pressé, entre tirets (un amateur y verrai un télégramme poétique), le nom de la prochaine étape. Ce jour là c'était "Autoportrait au bord de mer". Il prévient l'homme qui regarde dehors que le train quittera le quai dans cinq minutes, tout juste le temps d'une dernière synecdoque. L'observation de la répétition des nuages s'arrête ici. La locomotive repart avec grand bruit, tel un oxymore et s'efface dans l'horizon - on vient de gommer un mot - C'est peut être le chemin... Un homme se penche, l'auteur se fait guide des métaphores dans cet univers poétiquement saccadé.