Lecture cursive - La Princesse de Clèves

Marguerite de Valois enfant par François Clouet

La princesse de Clèves est un roman publié anonymement par Madame de La Fayette en 1678. Madame de La Fayette, habituée des cercles précieux de la cour de Louis XIV, nous transporte à travers son roman dans la cour de Henri II pour nous en raconter les intrigues.

Le roman se focalise sur Mlle de Chartres une nouvelle arrivante à la cour de France. La jeune femme est issue d'une famille aristocratique connue à la cour et dont font partie certains des plus éminents personnages de la cour comme le vidame de Chartres, son oncle. La jeune Mlle de Chartres est orpheline de père est a été éduquée par sa mère, une femme pieuse et vertueuse qui tentera de la préserver de la passion et des galanteries de la cour en l’aiguillant vers la sagesse et la raison. C'est à la fin de son éducation que la belle jeune femme au teint pâle arrive à la cour. Dès lors et se retrouve au cœur d'intrigues dont elle ignore tout. Dès son arrivée, elle devient une femme très courtisée. Deux prétendants se présentent, le chevalier de Guise et le prince de Clèves. Elle épousera finalement le second malgré le fait qu'elle n'éprouve pas d'amour pour lui. Après son mariage, un homme s'éprend d'elle, le duc de Nemours. Ce bel homme est bien plus jeune que le prince de Clèves et ne peine guère à séduire Madame de Clèves. Malheureusement la princesse de Clèves reste fidèle au principes enseignés par sa mère, à sa vertu et à son mari. Durant plusieurs années le duc de Namours tentera de faire céder la belle Madame Clèves, la poursuivant partout où elle fuira pour l'éviter, jusqu'à sa maison de Coulommiers. Après la mort prématurée de son mari causée par la souffrance qu'a provoqué chez lui l'aveu de sa femme de sa passion pour Monsieur de Nemours, Madame de Clèves refusera de s'abandonner à son prétendant, restant jusqu'à sa mort fidèle à se mari qui l'aura toujours aimée.

Le personnage de la princesse de Clèves

A travers le personnage de la princesse De Clèves, Madame de La Fayette nous montre la fausseté de la cour et les manigances qui la caractérisent. Lorsqu'elle est présentée à la cour, Mlle de Chartres est une jeune fille qui, si elle a reçu une excellente éducation, ignore tout de la duplicité des courtisans qui vont la pousser vers le beau Nemours. Petit à petit cependant, elle s'aperçoit que les passions qui naissent parmi les Grands sont souvent éphémères. C'est pourquoi l'amour que lui manifeste M. de Nemours l'effraie et qu'elle refuse de céder au jeune homme, malgré son attirance pour lui. Il faut se rappeler aussi que madame de Chartres a élevé sa fille dans le respect de la religion. L'héroïne du roman reflète donc d'une part la méfiance que l'on éprouve au XVIIe siècle à l'encontre de la passion et qui se perçoit dans les tragédie de Racine par exemple, d'autre part l'influence grandissante de la préciosité qui naît au XVIIème siècle et véhicule l'image d'un amour idéalisé et empreint des grandes valeurs de l'aristocraties: l'honneur, la fidélité, le courage, le désintéressement. Madame de Clèves peut ainsi faire penser à un personnage comme Phèdre ou bien à Guenièvre courtisée par Lancelot.

Aujourd'hui, la princesse de Clèves est un personnage qui surprend. On se demande notamment pourquoi elle refuse d'épouser Nemours après la mort de M. de Clèves. Est-ce par orgueil, par peur ou à cause de la culpabilité qu'elle ressent? Mais c'est peut-être ce qui fait que le roman de Madame de La Fayette reste si intéressant. Son héroïne en effet est à la fois proche de nous, parce que nous pouvons comme elle éprouver des sentiments intenses et contradictoires, et lointaine, mystérieuse, parce qu'elle renvoie à une façon de penser et de vivre qui n'est pas la nôtre.

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