Didascalies - Le Jeu de l'amour et du hasard III, 3
Acte III
Scène 3
Silvia, Dorante, Mario
Mario. (attendant Silvia à la fenêtre) Ah, te voilà, Lisette ?
Silvia. (surprise de Mario dans un état étrange) Qu'avez-vous, Monsieur, vous me paraissez ému ?
Mario. Ce n'est rien, je disais un mot à Bourguignon.
Silvia. (l'interrogeant sur un ton inquiétant) Il est triste, est-ce que vous le querelliez ?
Dorante. (il répond avec un ton triste) Monsieur m'apprend qu'il vous aime, Lisette.
Silvia. Ce n'est pas ma faute.
Dorante. (en levant les mains en l'air) Et me défend de vous aimer.
Silvia. (lui posant la question les bras croisés) Il me défend donc de vous paraître aimable ?
Mario. (répliquant) Je ne saurais empêcher qu'il ne t'aime, belle Lisette, mais je ne veux pas qu'il le dise.
Silvia. Il ne me le dit plus, il ne fait que me le répéter.
Mario. Du moins ne te le répétera-t-il pas quand je serai présent ; retirez-vous, Bourguignon.
Dorante. (intervenant) J'attends qu'elle me l'ordonne.
Mario. Encore ?
Silvia. Il dit qu'il attend, ayez donc patience.
Dorante. (se levant brusquement) Avez-vous de l'inclination pour Monsieur ?
Silvia. (se levant aussi, furieuse) Quoi, de l'amour ? Oh, je crois qu'il ne sera pas nécessaire qu'on me le défende.
Dorante. Ne me trompez-vous pas ?