Lecture cursive - Les amours blessées
Jeanne Bourin est la fille de Marcel Mondot, inspecteur de l'enregistrement, et d'Eugénie Laudereau. Elle étudie à Paris. Elle épouse en 1942 le critique littéraire et écrivain André Bourin. Catholique revenue à la foi de son enfance vers 40 ans, elle est admirative pour la société médiévale qu'elle a bien étudiée et qu'elle restitue dans le cadre de ses romans. Son premier succès (le bonheur est une femme) paraît en 1963. J.Bourin publie ce roman en 1987, au milieu de sa carrière de romancière.
On va suivre ici l'histoire d'amour entre Cassandre Salviati et Pierre de Ronsard. Une histoire d'amour forte. En effet, leur amour est unique et exceptionnel car ces personnages s'aiment d'un amour fou et réciproque. Mais un jour, les parents de Cassandre lui annoncent que Pierre a décidé de devenir poète, mais il est aussi destiné à être prêtre. Comme le veut la règle, qui dit prêtre dit célibataire. Cassandre doit alors renoncer à avoir un avenir commun avec Pierre, mais elle lui propose de continuer de s'aimer, de loin. Cassandre finira par se marier avec Jean de Pray, un riche homme de la cour mais son mariage ne sera pas heureux. Pierre et Cassandre continueront néanmoins de s'aimer et de se voir quand ils le peuvent. Parfois, ils ne se voient pas pendant des mois, ce qui rend leur histoire belle mais dure à vivre. Cassandre tombera enceinte de son mari, ce qui engendrera la fin de leur relation pendant treize longues années. Lors d’une réception, ils se reverront, Cassandre sera accompagnée de sa fille qu’elle voudra présenter à Pierre, leur relation reprendra son cours, ils reprendront les lettres ensemble jusqu’à la mort de Pierre.
Que nous montre cette œuvre sur la renaissance et l’humanisme ?
Cette œuvre décrit l’éducation humaniste donnée à Cassandre par sa mère, elle apprend à lire, à écrire, à jouer du luth, à jouer aux dames. Elle reçoit aussi un enseignement sur les astres (apprendre à les repérer, connaitre leurs noms). C’est une rupture avec l’éducation qui reposait jusqu’ici sur des leçons de scolastique.
Mais encore, le fait que Pierre, destiné à la vie de moine fassee le choix d’aimer Cassandre nous montre clairement la séparation avec l’église. Il refuse d’honorer son vœu de chasteté pour Cassandre, Pierre est un humaniste.