Centon - Jean Joubert
Nous sommes les passeurs de ce sombre fleuve.
C'est désormais visage nu
que nous entrons dans la nuit.
Le ciel craque et se fend.
Un feu brutal fusille la forêt.
Dans des cavernes grises
gisent les cendres des dieux morts.
Corps dispersé
sans souffle ni visage.
Dans l'hiver rien ne demeure
qu'une buée d'amour sur le miroir.