Centon - Jean Joubert
visages, miroirs sous le masque
Les yeux fermés, je t'ai suivie
à l'ombre des figuiers.
Nous nous sommes baignés nus dans la source.
C'est désormais visage nu
que nous entrons dans la nuit.
Sur le seuil les masques sont laissés :
l'un qui sourit et l'autre qui grimace.
Ah ! Souvenir de l'ombre partagée,
des mains de l'arbre sur tes hanches.
Dans ma mémoire, elle est fille-nuage,
elle s'embrume,
de vieux rêves fourbus
s'arrachent de la terre
et cherchent un visage où se poser.
Attente. Il fait froid,
un silence blanc neige
sur nos paupières.
Dans la nuit où tu es,
dans l'ombre plus que l'ombre qui t'enlace,
te souviens-tu
du jour mortel
et de mes mains mortelles sur ton corps ?